Mélanie
Crédit Laura Anselme

Mélanie
Illustratrice

À l’occasion d’Octobre Rose, nous avons co-créé une mini collection avec une illustratrice talentueuse et engagĂ©e dans la lutte contre le cancer du sein. Une belle collaboration pour une cause qui nous tient Ă  cƓur. Rencontre avec MĂ©lanie...

  • Qui es-tu ?

  • MĂ©lanie, 43 ans et je viens de Marseille. Je suis maman de deux filles, de 18 et 15 ans. Je suis crĂ©atrice et illustratrice de la marque Minimel. C’est un projet que j’ai créé suite Ă  un cancer du sein en 2012.

  • Et il m’a aussi aidĂ© lors de mon second cancer du sein en 2018. C’est un projet qui partage ma vie et qui m’accompagne face aux Ă©preuves que je traverse.

  • D’oĂč vient cette passion du dessin ?

  • J’ai la passion du dessin depuis toute petite. J’ai pris des cours trĂšs tĂŽt et j’ai poursuivi mes Ă©tudes dans cette mĂȘme voie. Avant mon premier cancer, j’avais créé une marque de vĂȘtements pour enfants, je m’étais mis Ă  corps perdu dans la couture.

  • C’est durant mon premier traitement contre le cancer qu'on m'a offert un Ipad, et pendant les chimios je me suis mis Ă  dessiner et j’y ai repris goĂ»t. C’était comme une rĂ©vĂ©lation.

Mélanie
Mélanie
  • Tes inspirations ?

  • J’aime dessiner de jolies choses, de belles couleurs. Je veux que mes illustrations soient douces, qu’elles fassent rĂȘver. Je dessine mon monde idĂ©al oĂč le cancer n’existe pas. Je ne parviens pas Ă  trouver quelque chose de joli dans l’aspect rĂ©aliste de cette maladie, donc je prĂ©fĂšre tout ce qui peut l’évoquer de maniĂšre plus poĂ©tique ou symbolique.

  • Pourquoi le combat contre le cancer du sein te tient tant Ă  cƓur ?

  • Mon entourage et moi-mĂȘme avons Ă©tĂ© touchĂ©s par cette maladie. J’ai perdu ma sƓur des suites du cancer du sein. J’ai aussi Ă©tĂ© accompagnatrice de ce combat et notamment jusqu’en fin de vie. C’est une maladie qui a touchĂ© toute ma famille : mes parents, mon frĂšre
 C’est le combat de ma vie.

  • Que signifie l’illustration que tu as rĂ©alisĂ©e pour la collaboration avec grain de malice  ?

  • Je voulais parler de la diversitĂ©, du fait que la maladie touche des personnes de tout Ăąge, de toutes nationalitĂ©s, de toutes religions
 Nous sommes tous trĂšs diffĂ©rents mais nous sommes tous ensemble face Ă  la maladie.

  • Sur le foulard, deux femmes avec un cƓur sont reprĂ©sentĂ©es, cela signifie qu’elles sont touchĂ©es par la maladie. Les femmes autour reprĂ©sentent le soutien, la solidaritĂ© entre elles face Ă  ce combat contre le cancer. Cette maladie est trĂšs rĂ©pandue : votre mĂšre, votre soeur, votre tante 
 Peu le savent mais mĂȘme certains hommes sont touchĂ©s.

  • Pourquoi le mot "ensemble" ?

  • Le mot ensemble c’est pour parler de solidaritĂ©. Il y a Ă©normĂ©ment d’empathie face Ă  cette maladie. J’ai Ă©tĂ© trĂšs entourĂ©e et soutenue et j’ai eu le sentiment que mon entourage s’est vraiment senti touchĂ©. J’ai aussi voulu illustrer cette idĂ©e de sororitĂ©, cette solidaritĂ© entre femmes.

  • Quelle a Ă©tĂ© ta force lors de ton combat contre le cancer du sein ?

  • Mes deux filles, ma famille ont Ă©tĂ© ma force. J’ai Ă©galement trouvĂ© du rĂ©confort sur les rĂ©seaux sociaux, j’ai rencontrĂ© Ă©normĂ©ment de personnes touchĂ©es, des filles trĂšs trĂšs jeunes parfois. Des filles qui ont accumulĂ© de lourdes histoires et qui sont plus fortes que jamais.

Mélanie
  • Quels conseils peux-tu donner aux personnes atteintes du cancer et Ă  leur entourage ?

  • Je pense qu’il faut essayer d’ĂȘtre lĂ  quoi qu’il arrive. Je pense qu’il n y a pas de phrase maladroite, de geste maladroit vis-Ă -vis de ça. Les seules maladresses sont le silence et l’absence.

  • Tout le monde rĂ©agit diffĂ©remment face Ă  la maladie : certains auront besoin de soutien, d'autres auront besoin de penser Ă  autre chose et vivront dans le dĂ©ni. L’important, c’est d’ĂȘtre lĂ  quoi qu’il arrive.

  • Si tu devais faire passer un dernier message sur le sujet, quel serait-il ?

  • Il y a beaucoup d'avancĂ©es qui ont Ă©tĂ© faites ces derniĂšres annĂ©es au niveau mĂ©dical. Ça me donne beaucoup d'espoir et ça me porte pour la suite. Je pense que le fait de parler de ce combat et de partager mon expĂ©rience peut aider d’autres personnes Ă  se sentir moins seules.